Une fenêtre sur le toit du monde
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, la Chine permet à nouveau aux grimpeurs étrangers d’accéder au Mont Everest par le Tibet. Cette ouverture représente une opportunité sans précédent pour les alpinistes du monde entier, désireux de gravir le sommet par une route moins fréquentée que celle du Népal. Adrian Ballinger, un guide occidental chevronné ayant atteint huit fois le sommet, dirigera une expédition via sa compagnie, Alpenglow Expeditions, choisissant délibérément cette route pour ses avantages uniques.
L’accès à cette voie mythique est régulé par l’Association Chinoise d’Alpinisme du Tibet (CTMA), sans annonce officielle du gouvernement. Les passe-droits, les coûts associés au transport, aux guides locaux, aux traducteurs et à l’acheminement des équipements par des yaks sont communiqués par la CTMA, qui joue un rôle crucial dans l’organisation de telles expéditions.
Des défis logistiques uniques
Obtenir l’accès au toit du monde ne se limite pas à la préparation physique et mentale ; il s’agit aussi de naviguer dans un labyrinthe administratif. Les grimpeurs étrangers doivent obtenir non seulement un visa touristique pour la Chine mais aussi un permis séparé pour le Tibet, une région semi-autonome. La CTMA assiste les grimpeurs dans cette démarche, soulignant l’importance d’une préparation logistique minutieuse.
Le nombre de permis est limité à 300 annuellement pour les grimpeurs non chinois, et la fenêtre d’ascension est étroitement limitée à quelques semaines entre la fin avril et la mi-mai. Cette période restreinte, couplée à la nécessité de pré-acclimatation, exige une planification rigoureuse de la part des équipes d’expédition.
Une concurrence revitalisée
Alors que le Népal a longtemps bénéficié d’une plus grande popularité en tant que voie d’accès au sommet de l’Everest, cette réouverture par la Chine pourrait signaler un changement de tendance. Les impacts négatifs de l’afflux touristique sur le versant népalais, tels que l’accumulation de déchets et l’érosion, contrastent avec les avantages perçus de la route tibétaine, traditionnellement considérée comme plus sûre.
La décision de 2008 de fermer la montagne pour la saison entière, en raison du passage de la flamme olympique, a eu un impact significatif sur la popularité des routes d’ascension. Cependant, avec la réouverture de l’accès via le Tibet, nous pourrions assister à un renversement de cette tendance, offrant aux alpinistes une alternative viable et moins fréquentée.
La réouverture de l’Everest via le Tibet à la communauté internationale des grimpeurs marque un moment charnière dans l’histoire de l’alpinisme. Elle offre non seulement une nouvelle route pour ceux qui cherchent à se mesurer au sommet du monde mais représente aussi un pas en avant significatif dans la reprise des expéditions de grande envergure post-pandémie. Cet événement est un rappel puissant de l’importance de l’Everest dans l’imaginaire collectif des explorateurs et des aventuriers du monde entier, prêts à relever le défi d’une ascension légendaire.