Marrakech, 72 heures dans ville ocre loin de la foule

3 jours à Marrakech

PREMIÈRES IMPRESSIONS

C’est sous un ciel assez bas que nous atterrissons à Marrakech en ce début novembre.

La température dépasse tout de même les 20 degrés à 10h00 du matin 

Un taxi est réservé pour venir nous récupérer, le chauffeur est accompagné de Mohamed. Mohamed gère l’accueil des hôtes du Riad Dar Z5.  

Il est originaire de Marrakech il connaît aussi très bien la ville.

Accompagné de sa femme Djamila et de son fils ils assurent l’intendance et sauront tout mettre en oeuvre pour faire de notre bref séjour dans « la  ville ocre » un moment de détente et de lâcher prise inoubliable. 

A l’approche de la Médina, la circulation s’intensifie, la multiplicité des véhicules et la célérité des conducteurs me surprend.

Faire coexister autant de mode de transport sur si peu d’espace me sidère. 

Cette sensation d’évoluer dans un chaos permanent mais trés organisé ne me quittera pas. 

Le taxi nous arrête à quelque dizaine de mètres du Riad 

LE RIAD DAR Z5 

Dans les premières odeurs de fruits fraichement découpés et d’épices nous suivons Mohamed vers le Riad, ou derrière la porte règne le silence et la sérénité ainsi que le sourire de Djamila. 

Le Riad est splendide, l’atmosphère invite immédiatement à ralentir le rythme.

Ruissellement de l’eau, végétation, chant des oiseaux.

Le rez-de-chaussée  autour de la piscine,  dessert l’une des suites, un petit salon extérieur, une autre salle intérieure ainsi qu’un bureau.

Avocatier, Mandarinier, palmier, plantes grimpantes et morceau de ciel pour élever le regard. 

Au premier étage, nous découvrons un petit déjeuner gargantuesque sur la table de la première terrasse extérieure. 

Jus de fruits frais, cafés, thé, pains locaux, miel, confitures, pâtisseries, de quoi vite faire oublier le réveil nocturne et revigorer les esprits. 

Djamila à fait les choses en grand et ce sera le cas tout au long du séjour, son talent de cuisinière sa générosité, viendront enrober chaque instant d’une touche de plaisirs gourmands .

Le balcon autour de la cour carré dessert les deux autres suites et donne accès à une terrasse en surplomb avec une vue captivante sur les toits de la ville. 

Riad signifie jardin. 

Jardin, un jardin clos et ouvert, ouvert sur le ciel et les toits propice à la méditation et au farniente. 

Tout y à été pensé pour habiter et se laisser happer, s’y sentir bien. 

La propriété de certains lieux parfaitement conçus pour accueillir des hôtes est que l’on s’y sent tout de suite comme chez soi, on sait d’emblée que l’on pourrait y vivre sans ne rien changer ni de l’atmosphère ni du décor et le Riad Dar Z5 appartient à cette catégorie.

FLANERIE  DANS LE SOUK 

Après un tel petit déjeuner, rien de tel qu’une petite marche. 

Depuis le Riad l’entrée dans le souk est plutôt progressive. 

La première rue qui s’en approche est jalonnée de quelques boutiques aux vitrines que l’on pourrait rencontrer facilement dans n’importe quelle villes françaises. 

Ensuite une première allée couverte de boiseries ajournées, nous conduit directement au coeur des débats. Nous errons dans cet achalandage hétéroclite et démesuré.

Les sollicitations des marchands restes sympathiques.

Je comprends que cet endroit historique est d’une importance capitale pour la ville et que tout touristes comme nous en visite à Marrakech y passera quelques heures.

Ce n’est pas seulement qu’une vitrine comme peuvent l’être certains quartier parisiens aujourd’hui trop artificiel et dévoué au made in China.  

L’enjeu économique pour la population locale est ici d’une autre nature.

J’aimerai en apprendre plus, avoir le temps d’échanger avec l’un de ces artisans pour me faire une idée plus précise de ce microcosme étonnant. 

Ce sera pour une prochaine visite. 

Avant de rejoindre le restaurant L’Mida nous traversons une première fois la place Jemma el Fna. Ce n’est pas encore l’heure de pointe, mais c’est déjà très vivant. 

Un mélange sonore, olfactif et visuel, à la coloration réjouissante au moment ou le soleil refait son apparition.

MANGER À MARRAKECH 

Notre choix de dîner au Riad le soir pour y savourer la cuisine de Djemila, et la tranquillité du lieu restera le bon. 

Tajine végétarien, couscous, parfums, saveurs locales toujours au rendez-vous !  accompagné par la bienveillance chaleureuse de toute sa famille.

Le premier midi nous déjeunons, au restaurant L’MIDA, cuisine locale revisité à la sauce fooding, qualité et fraicheur bien présente dans l’assiette, la terrasse en rooftop offre une vue magnifique sur les toits et sur l’Atlas qui se dessine en arrière plan.

Cocktail sans alcool parfaitement équilibré. 

Nuances des épices dans les croquettes de lentilles, briouats garnis d’une mousse de brebis aérienne, accompagné, d’un houmous de petit pois requinqué d’une pointe de piment.

Amabilité du personnel et rayons du soleil d’une douceur incomparable en ce mois de novembre feront de ce premier déjeuner un moment fort agréable et lumineux.

Notre deuxième déjeuner sur place n’ayant pas gratifier nos papilles et nos mémoires de souvenirs impérissables je passe directement sur le déjeuner du troisième et dernier jour avec LA FAMILLE

Amateurs de saveurs méditerranéennes au sens large nous faisons déjà un bon usage de leur premier livre de recettes et sommes séduit dès l’arrivée et la découverte du lieu. 

Ici aussi tout redevient paisible, l’aménagement des cours et jardin, la chaleur de l’accueil et l’assaisonnement des plats. 

Je choisis la salade du jour, une palette aromatique parfaite autour d’un ingrédient dominant, la carotte.

Idéalement cuites et parfumées elles sont accompagnées d’une semoule fine, de labneh de grains de grenades, une mélange simple, frais et authentique dont je garde un excellent souvenir.

EN RÉSUMÉ

Au final c’est dans les souks que nous passerons le plus de temps durant ce bref séjour. 

Ce labyrinthe sans fin que nous emprunterons à maintes reprises, où toutes les allées semblent converger vers des objectifs choisis ou pas…et il est bon de s’y égarer…

C’est assez agréable de s’y laisser porter, d’observer la vie qui s’y invente à chaque instant.

Tous ne se ressemblent pas, l’hétérogénéité des constructions,  le farfelu des boutiques reste une source de multiples réjouissances pour le regard. 

Nous nous excentrerons pour traverser des quartiers beaucoup plus populaires et éloignés des grappes touristiques parfois pénible dans la Médina. 

Pour rencontrer le quotidien des habitants, rien de tel que la visite d’un marché alimentaire sans emballage touristique et la traversée de quartiers périphérique à la Médina.

Retenons aussi les passages sur la place Jemma El fna de nuit comme de jour avec hélas encore un peu de trop de maltraitance animale à nos yeux.

L’exhibition de singe hurlant à l’étroit dans des cages me rebute totalement et terniront les chants des Gnawas et les lumières enchanteresses de l’endroit.

Pour les visites officielles, nous en effectuerons deux.

Le jardin secret et La Medersa Ben Youssef hélas devenue un décor d’opérette pour instagrameur peu scrupuleux sans aucune considération pour l’endroit qu’ils sont en train de parcourir et son histoire.

Marrakech semble  fait de trois temps.

Le passé très ancré dans une dimension originelle, le présent comme un lieu de passage, télescopage d’époques et celui tourné vers l’avenir.

Je retiens aussi de ces errances l’ocre des ruelles qui donne son surnom de Ville ocre à Marrakech. 

L’ocre dans la mythologie appartient à la Terre Mère, une couleur de féérie et d’initiation, symbolisant, l’origine le présent et l’avenir du monde. 

L’histoire des souks : un héritage millénaire

Les souks trouvent leur origine dans la fondation même de Marrakech, en 1071. À cette époque, ces marchés étaient le point de rencontre des caravaniers et des habitants du désert, qui venaient s’y approvisionner en produits essentiels pour survivre. Ces lieux d’échanges fonctionnaient quotidiennement et proposaient une variété impressionnante de marchandises : épices, aliments, textiles, articles de métallurgie, et bien d’autres encore.

Une organisation unique : structure et fonctionnement des souks

Implantés dans une zone spécifique, généralement au cœur de la médina de Marrakech, les souks sont agencés selon des métiers précis, chaque secteur étant dédié à une spécialité artisanale. Cette organisation repose sur un système de corporations dirigées par un Amine (terme arabe signifiant « digne de confiance »). Ce dernier joue le rôle de médiateur, réglant les litiges entre artisans ou entre marchands et visiteurs. 

Pour devenir vendeur dans les souks, les apprentis doivent démontrer leur savoir-faire en réalisant une pièce unique. Celle-ci est ensuite évaluée par des maîtres artisans. Ce n’est qu’après avoir passé cette épreuve qu’ils peuvent prétendre à une place dans ces marchés emblématiques.

En ce qui concerne les prix, la négociation est une tradition incontournable. Les tarifs des produits ne sont généralement pas affichés et varient parfois en fonction de l’interlocuteur, les touristes pouvant se voir proposer des prix plus élevés.

Les souks sont également facilement accessibles à pied, les différents marchés étant proches les uns des autres. Pour rejoindre la médina, les taxis ou les bus restent des options pratiques.

Informations pratiques pour visiter les souks

  • Entrée : L’accès aux souks est gratuit.
  • Horaires d’ouverture : Tous les jours de 8h30 à 21h, sauf le vendredi (fermés de 11h à 16h pour la prière). Fermeture également pendant les fêtes religieuses.
  • Restauration : Vous pouvez manger sur place pour environ 50 dirhams, tout en profitant de l’ambiance locale.

Les souks incontournables de Marrakech

La médina de Marrakech compte 18 souks, chacun ayant sa spécialité. Voici une sélection des plus intéressants :

  • Souk Dhabia : Le paradis des amateurs de bijoux, proposant colliers, bagues et bracelets.
  • Souk Smata : Vous y trouverez une multitude de babouches colorées, avec ou sans ornements.
  • Souk Attarine : Le lieu idéal pour les passionnés de cuisine, offrant épices et ustensiles.
  • Souk Cherratine : Spécialisé dans les produits en cuir comme sacs, ceintures et poufs.
  • Souk Semmarine : Un des plus fascinants, mêlant pâtisseries marocaines, tissus, et savoir-faire artisanal berbère et arabe.

Une expérience authentique

Les souks de Marrakech sont bien plus que de simples marchés. Ils constituent une plongée au cœur de la culture et des traditions locales. Que ce soit pour flâner, marchander ou découvrir des trésors artisanaux, chaque visite est une expérience unique empreinte d’histoire et de convivialité, laisser vous emporter par la foule et pour sortir des sentiers battus n’hésitez pas à faire quelques  pas de côté!!

Quelques liens pour découvrir Marrakech