Avant de réserver vos billets pour cette île volcanique baignée par l’Atlantique, il est essentiel de connaître quelques vérités souvent passées sous silence. Ténérife attire chaque année des millions de voyageurs, séduits par son climat, ses plages et ses paysages spectaculaires. Mais derrière la carte postale, certains aspects méritent votre attention. Pollution marine, surfréquentation estivale, zones à privilégier ou à éviter… Voici tout ce que vous devez vraiment savoir avant de planifier un séjour sur l’île la plus visitée des Canaries.
Pourquoi Ténérife attire autant de voyageurs ?
L’île de Ténérife est depuis longtemps une destination de rêve pour les Européens et les Canadiens à la recherche de soleil en hiver ou de plages accessibles en été. Située dans l’archipel des Canaries, elle combine un climat doux toute l’année, des paysages très variés et une offre touristique adaptée à tous les budgets.
Voici pourquoi elle séduit autant :
- Climat printanier permanent grâce aux alizés et à l’influence océanique
- Vols directs depuis de nombreuses villes européennes et canadiennes
- Richesse naturelle : du volcan Teide aux plages noires de sable volcanique
Ténérife coche toutes les cases pour un séjour mêlant détente, nature et culture. Mais cette attractivité massive a un prix.
L’envers du décor : quand le succès touristique devient problématique
Avec près de 6 millions de visiteurs par an, Ténérife souffre de son succès. La surfréquentation est devenue un vrai enjeu, notamment en haute saison (de juin à septembre, mais aussi pendant les fêtes de fin d’année). Certains sites, autrefois tranquilles, sont aujourd’hui saturés.
Les conséquences les plus visibles :
- Bouchons sur les routes menant aux plages populaires et aux villages de montagne
- Sentiers de randonnée dégradés et parfois fermés pour préservation
- Difficulté à trouver un hébergement abordable sans réservation plusieurs mois à l’avance
Dans certains quartiers de Santa Cruz ou de Costa Adeje, la densité touristique est telle que les habitants se plaignent de ne plus reconnaître leur île. Une situation qui pousse de plus en plus de voyageurs à chercher des alternatives moins fréquentées.
La question de la pollution de l’eau : ce que révèlent les analyses
Ce que beaucoup ignorent, c’est que certaines plages de Ténérife sont ponctuellement touchées par des épisodes de pollution marine, notamment en été. En cause : des rejets d’eaux usées partiellement traitées ou les effets combinés du tourisme de masse et du vieillissement des infrastructures.
À surveiller :
- Les plages urbaines autour de Santa Cruz et Playa de Las Américas : parfois fermées temporairement
- Des alertes locales signalant une mauvaise qualité de l’eau, diffusées via les mairies ou des panneaux discrets
- Impact sur la biodiversité marine autour de certaines zones côtières peu profondes
Si les plages les plus touristiques peuvent parfois poser problème, les criques plus isolées (au nord de l’île notamment) conservent généralement une qualité d’eau irréprochable. Mieux vaut s’informer sur place ou consulter les sites officiels avant de se baigner.
Où aller à Ténérife pour éviter les foules (et profiter vraiment) ?
Si vous rêvez d’un séjour paisible, loin des grandes infrastructures touristiques, mieux vaut éviter certaines zones trop fréquentées comme Costa Adeje, Playa de Las Américas ou Los Cristianos. Ces stations balnéaires sont parfaites pour la fête ou le tout-inclus, mais moins pour ceux en quête d’authenticité.
Les meilleurs endroits à privilégier :
- Le nord de l’île : plus verdoyant, plus frais, et bien moins touristique
- La région de Garachico : petit village charmant avec piscines naturelles en bord de mer
- Les hauteurs de La Orotava ou les environs du parc rural d’Anaga
Vous y trouverez moins de touristes, des paysages intacts et une atmosphère plus locale. Parfait pour les randonnées, les bains en eaux naturelles et la découverte de la culture canarienne.
Faut-il louer une voiture à Ténérife ?
La location de voiture est pratiquement incontournable à Ténérife, surtout si vous souhaitez explorer les coins moins connus de l’île. Les transports en commun (bus) existent, mais ils sont parfois peu fréquents et ne desservent pas toutes les zones rurales ou côtières isolées.
Ce qu’il faut savoir :
- Les routes sont en bon état, mais certaines sont étroites ou sinueuses dans les montagnes
- Le stationnement peut être difficile dans les villes touristiques et en bord de mer
- Des options électriques ou hybrides commencent à apparaître pour un tourisme plus vert
Attention : en haute saison, il peut être difficile de trouver une voiture de location à un prix correct. Pensez à réserver longtemps à l’avance.
Les activités à ne pas manquer (et celles à éviter)
Ténérife est une île très complète : vous pouvez y faire de la randonnée, du snorkeling, du surf, mais aussi visiter des villages historiques ou admirer des cieux étoilés exceptionnels. Certaines expériences méritent vraiment le détour.
À faire absolument :
- Ascension du Teide, à pied ou en téléphérique, pour une vue sur toute l’île
- Randonnée dans le parc d’Anaga, réserve de biosphère
- Excursion en mer pour observer les cétacés (dauphins et baleines)
À éviter :
- Parcs d’attractions artificiels sans grand intérêt culturel ou écologique
- Plages saturées de transats où l’ambiance est plus Ibiza que nature
- Randonnées mal balisées en plein été, sans équipement adapté : le soleil peut être redoutable
Misez plutôt sur des expériences en lien avec l’environnement, comme les piscines naturelles, les petits marchés locaux ou les fêtes traditionnelles (romerías).
Quand partir à Ténérife pour en profiter pleinement ?
La grande force de Ténérife, c’est son climat. Vous pouvez y aller toute l’année, mais certaines périodes sont bien plus agréables si vous cherchez à éviter les foules et la chaleur excessive.
Voici les meilleures fenêtres :
- Avril-mai : températures douces, nature en fleurs, peu de monde
- Septembre-octobre : mer chaude, ambiance plus détendue, tarifs plus abordables
- Janvier-mars : idéal pour les Européens qui fuient l’hiver, mais attention à l’affluence en février (carnaval)
Évitez si possible juillet et août si vous ne supportez pas la foule ou la chaleur sèche du sud de l’île.
Des alternatives durables et plus locales ?
Si vous souhaitez voyager de manière responsable à Ténérife, plusieurs options s’offrent à vous. L’île commence doucement à développer un tourisme plus durable, même si le chemin est encore long.
Bonnes pratiques :
- Privilégier les hébergements labellisés écologiques ou les maisons d’hôtes familiales
- Faire ses courses sur les marchés locaux plutôt que dans les supermarchés des complexes hôteliers
- Choisir des excursions encadrées par des guides certifiés, notamment pour la plongée ou la randonnée
Certains voyageurs choisissent aussi de visiter d’autres îles moins visitées de l’archipel, comme La Palma ou La Gomera, accessibles en ferry depuis Ténérife. Ces alternatives permettent de répartir l’impact touristique tout en découvrant une autre facette des Canaries.
Ténérife autrement : entre vigilance et émerveillement
Ténérife reste une île à la beauté spectaculaire, capable de satisfaire tous les profils de voyageurs. Mais pour que l’expérience soit réellement enrichissante, mieux vaut partir bien informé. Entre zones à éviter, bons plans méconnus et réflexes éco-responsables, il est possible de profiter pleinement de ce joyau de l’Atlantique sans tomber dans les pièges du tourisme de masse.
Si vous rêvez d’une escapade au soleil avec un soupçon d’aventure, un zeste de conscience environnementale et beaucoup de paysages inoubliables, alors Ténérife peut vraiment être votre prochaine grande destination. À condition de savoir où (et comment) poser ses valises.
