La plateforme de réservation en ligne Booking.com fait l’objet d’une enquête par l’Autorité de la concurrence italienne, soupçonnée de « réduire la liberté des hôtels italiens dans la fixation des prix ». Cet examen approfondi survient après des allégations similaires en Espagne, ouvrant un nouveau front dans les défis réglementaires que doit affronter le géant du voyage.
L’enquête italienne en détail
L’Autorité de la concurrence italienne a officiellement ouvert une enquête pour déterminer si Booking.com emploie des pratiques visant délibérément à « réduire la liberté des hôtels italiens dans la fixation de leurs prix ». Cette investigation fait suite à des révélations selon lesquelles des régulateurs espagnols avaient déposé une décision préliminaire alléguant des faits similaires et proposé une amende de 530 millions de dollars.
Lors d’une annonce en février, Glenn Fogel, PDG de Booking Holdings, avait vivement contesté la décision espagnole et l’amende « arbitrairement élevée », indiquant son intention de faire appel si celle-ci devenait définitive.
Les préoccupations de l’Autorité italienne
Dans un communiqué de presse, l’Autorité de la concurrence italienne a exprimé ses inquiétudes concernant le Programme Partenaire Préféré et Preferred Plus de Booking.com. Les régulateurs allèguent que la plateforme accorde une plus grande visibilité dans les recherches aux hôtels participants, à condition qu’ils offrent sur son site des prix ne dépassant pas ceux proposés sur leurs propres sites web ou d’autres plateformes de réservation en ligne. De plus, l’autorité régulatrice indique que lorsque Booking.com découvre qu’un hôtel partenaire propose des prix plus bas sur d’autres canaux en ligne, elle croit avoir le droit d’aligner ces prix sur Booking.com, sans le consentement de l’hôtel.
“Globalement, cette stratégie est susceptible d’entraver le développement d’une concurrence effective sur le marché (au moins) national de l’intermédiation et de la réservation d’hôtels en ligne, au détriment d’autres plateformes, avec des effets néfastes sur les hôtels et, en fin de compte, sur les consommateurs, en termes de prix plus élevés et de moindre choix pour les services d’intermédiation et de réservation,” a déclaré l’autorité, qui a également mentionné avoir effectué des “inspections” au bureau italien de Booking.com jeudi, en collaboration avec la Police financière italienne.
Réponse de Booking.com
Interrogé par PhocusWire, un porte-parole de Booking.com a confirmé : “Nous confirmons coopérer pleinement avec la Guardia di Finanza et l’Autorité de la concurrence italienne qui ont visité nos bureaux en Italie hier. Tout en travaillant avec les autorités sur cette question, nous croyons fermement que les préoccupations relatives à la concurrence devraient être traitées directement avec l’UE, conformément à leurs propositions réglementaires actuelles – et non en plus, sur une base pays par pays.”